14 mai 2010

La psychose

Le français lambda, lorsqu'il en est au stade où il commence à prendre conscience du fossé culturel qui existe entre la France et le Québec, tout en ignorant totalement sa portée réelle, a tendance à paniquer.

Il panique en particulier lorsqu'il s'agit de communiquer avec un autochtone.

Il panique parce qu'il ne sait pas si le vocabulaire qu'il utilise est compris en face. Ainsi, des mots, des phrases, des expressions simples et banales peuvent se transformer auprès de l'auditeur en un véritable charabia.

Le pire, c'est la confrontation avec le milieu professionnel, qui répond à des codes dont il est impossible de discerner de prime abord s'ils suivent la "doctrine" anglo-saxonne ou française.

Un exemple pour comprendre :

On trouve sur Internet d'innombrables ressources décrivant comment rédiger un CV Canadien. Du moins dans sa forme. Mais pour le fond ? Travaillant dans la gestion de projet informatique, on découvre très vite que des termes aussi classiques (dans la "jargon" du métier bien sûr) que consultant ou ETP recouvrent ici des réalités totalement différentes.

Ainsi, ici, un consultant est un professionnel chevronné ayant des années et des années d'expériences de travail dans un secteur donné. En France, on peut être consultant a n'importe quel âge, dans n'importe quel domaine, indépendamment de son niveau d'expérience. Dire, en tant que jeune diplôme, que l'on recherche un poste de consultant, c'est donc montrer aux yeux du recruteur que l'on est d'une arrogance sans borne...

Un ETP, ou équivalent temps plein, est dans l'administration québécoise une unité de mesure qui exprime le nombre d'années-personnes rémunérées (définition prise sur un site gouvernemental Québecois que je me risquerai pas a expliquer). Rien avoir avec notre outil français d'allocation de ressources sur un projet.

Alors à force d'écrire son CV, on fini par douter de chaque mot. On a la très désagréable impression d'écrire du chinois avec des mots et des phrases dont le sens semble pourtant limpide à nos yeux.

Et impossible de démêler le vrai du faux, le québécois-compatible et le québécois-inconciliable, le français international et le français de France.

Reste que pour apprendre il faut faire des erreurs et se tromper. C'est assez sain comme démarche finalement. Il faut donc se confronter à la réalité du terrain et voir ce qu'il en retourne !!

Cheer up

A vous,

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Les ETP, équivalent temps plein, ça existe aussi en France, moi je les utilise tous les jours dans mon boulot! Ostie de geek qui pense qu'en mode projet!

Peut-être une petite aide?...
http://www.granddictionnaire.com/btml/fra/r_motclef/index800_1.asp

Merci pour ces petites tranches de vie qui me replongent avec une belle nostalgie dans ma belle vie québécoise d'antan!

La Kakane

La Mamma a dit…

il va falloir que vous rédigiez un dictionnaire en quatre parties québécois professionnel, québécois de survie et bien sûr les deux autres français car c'est seulement en allant au Canada qu'on apprend qu'il y a DEUX français. Bon courage!

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