31 mai 2010

Les deux trois trucs qui font toute la différence

Allez aujourd'hui, et puisque le premier article était un peu court, je vous fait grâce d'un deuxième ! C'est cadeau.

Avec Colombe, depuis quelques jours, nous recherchons sans relâche qu'est ce qui, au delà des choses totalement évidente, différencient profondément un Français d'un Québécois. Bon on triche un peu car nous ne recherchons que les différences entre un montréalais et un parisien...

Différence 1

Pour se rendre au boulot, un montréalais prend sa voiture, s'il habite à l'extérieur de la ville.
Souvent ses temps de trajets sont incroyablement long.
Mais bon, de toute façon, il n'a pas vraiment le choix.

Pour se rendre au boulot, un parisien prend le RER et le métro, s'il habite à l'extérieur de la ville.
Souvent ses temps de trajets sont incroyablement long.
Mais bon, de toute façon, il n'a pas vraiment le choix.

Différence 2

A Montréal, on trouve de la nourriture de tous les pays.
Ce sont souvent des chaînes de restaurant (des chaînes de kébabs, de thaï)
C'est pas demain la veille, que ça va changer, bien au contraire.

A Paris, on trouve de la nourriture de tous les pays.
C'est sont souvent des petits bouï-bouï.
C'est pas demain la veille que ça va changer, bien au contraire.

Différence 3

Un parisien n'aime pas les pigeons. Quoi de plus commun en pleine ville?
Un montréalais n'aime pas les écureuils. Quoi de plus commun en pleine ville?

Différence 4 (un peu exagéré mais pas faux dans le fond)

Un restaurant montréalais sert des plats copieux.
Parfois un peu trop d'ailleurs.
Les clients sortent repus.
Ça leur donne envie de revenir.

Un restaurant parisien sert des plats raffinés.
Parfois un peu léger sur les portions.
Les clients sortent avec les papilles en ébullition.
Ça leur donne envie de revenir.

Différence 5

Un parisien termine son travail vers 18H, 19H.
S'il a un poste avec des responsabilités, c'est pire.
Quand il part vers 17H, on lui dit : "Tiens ! Tu as pris ton après-midi ?".
Il répond en disant qu'il a une urgence et qu'il ne peut pas faire autrement.

Un montréalais termine son travail à 17H.
S'il a un poste avec des responsabilités, c'est pareil.
Quand il part vers 14H, on lui dit : "Tiens ! Tu as pris ton après-midi ?".
Il répond en disant : "Oui j'ai terminé mon travail. Je rentre chez moi".


C'est tout pour l'instant. Tout comme le petit manuel stratégique de recherche d'emploi. Ce thème est certainement amené à s'étoffer.

A vous,

Petit manuel stratégique de recherche d'emploi (suite)

Parce que, tout compte fait, ce petit manuel n'était pas complet, voici un deux petits ajouts non moins nécessaire que le reste.


Règle 6 : Pour un rendez-vous, à l'heure tu seras

Oui, le Canadien aime la ponctualité. C'est important d'être à l'heure, cela montre qu'on est sérieux.

Il faut quand même savoir que, pour un rendez-vous fixé à 15H, si vous arrivez à 15H, vous êtes en retard. Eh oui, être à l'heure ici ça veut dire avoir 10 min d'avance.

Fini donc le quart de politesse. S'il vous arrive par malheur de le respecter, vous serez prêt d'une demi-heure en retard. Pas kool !


Règle 7 : Quelque soit ta demande, tu n'iras pas par quatre chemins

Direct. D. I. R. E. C. T. Le mot est laché.

Lorsque tu écris une lettre de motivation, tu n'hésiteras pas à écrire que tu contacteras l'employeur d'ici peu pour fixer une date d'entrevue.

Pour signer ta lettre, écris juste Cordialement et ne t'embarrasse pas du protocole.

Lorsque tu veux un enquêter sur les opportunités de job dans une entreprise, tu te pointeras à l'accueil et demanderas à ce que quelqu'un te reçoive pour répondre à tes questions.

Lorsque tu écris, évite les "je souhaiterais vous demander s'il vous serez possible de... ? " et dit juste "pouvez-vous... ? ".

On l'aura compris. Le Québécois n'as pas le temps pour le protocole et préfère qu'on lui parle franchement. Il n'en prendra pas offense. Mieux, il trouveras certainement son interlocuteur décidé et volontaire.

Qu'il se mette à faire l'inverse et certainement passera-t-il pour un snob. Ni plus ni moins.


Si d'autres règles me viennent. Je n'hésiterais pas une seconde à vous en faire part.

A vous,

28 mai 2010

Petit manuel stratégique de recherche d'emploi

Oyez oyez braves gens ! Ici, en 5 règles, vous trouverez un mini-guide de survie pour qui voudrais trouver un travail au Québec.

Règle 1 : Référencé tu seras

Ici, comme ailleurs, le réseau joue un rôle très important. La différence, par rapport à la France, réside dans le fait que 1/ on ne juge pas la personne par rapport à ses diplômes et 2/ en Amérique du nord, la parole a beaucoup d'importance.

Une micro parenthèse pour vous dire à quel point. Ici de nombreux contrats, en particulier des contrats de travail, ne sont pas signés. On considère qu'un accord verbal suffit. Parenthèse fermée.

Comme tes diplômes ne te serons d'aucune utilité, pour trouver un travail, tu devras donc te faire référencé (en particulier si tu es immigré). Trouver plusieurs personnes qui pourront parler de toi est une chose absolument capitale et déterminante.

Encore une micro parenthèse. Se faire référencer, c'est indispensable dans de nombreux domaines de la vie. Trouver un appart ne déroge pas à la règle. Re-parenthèse fermée.

Règle 2 : Du bénévolat tu feras

Être bénévole, en France, c'est un peu la loose. On en fait quand on a des convictions personnelles marquées ou quand on a vraiment rien d'autre à faire. En aucun cas cela peut devenir un atout à mettre en avant auprès d'un employeur (sauf bien sur si l'on postule dans le domaine).

Exemple : j'ai donné de mon temps pour aider des enfants défavorisé dans leur scolarité, en France, si je postule pour un poste dans l'informatique, j'évite de le mettre. Par contre, si j'ai travaillé pour Acadomia, là je peut être le rajouter...

Être bénévole, au Québec, c'est indispensable. Tout le monde ou presque en a fait au moins une fois dans sa vie et un employeur sera généralement intéressé pour savoir ce qu'on a fait et ce qu'on a appris.

Règle 3 : Ton CV, en deux pages tu rédigeras

Un CV en une seule page ? C'est louche. Il a fait si peu de chose dans sa vie que ça ne remplie qu'une seule page ? Peut être un fainéant ou un fumiste et certainement pas quelqu'un à employer. En plus, regarde, il ne détail pas ses expériences et les résume en quelque mots à peine. Ses missions ont certainement été sans intérêt pour qu'il en soit si peu fier.

Quand tu arrive que Québec, lâche toi petit français. Libère tes expériences trop longtemps enfermées en 30 caractères et 6 mots. Tu vas pouvoir enfin dire qui tu es vraiment et l'employeur pourra te juger en fonction. Tu verras, c'est agréable d'avoir de la place pour parler de soit.

Règle 4 : Bilingue tu seras

En France, on considère quelqu'un comme bilingue lorsqu'il parle deux langues parfaitement. Autant dire que c'est une compétence rarissime.

Ici, un français lambda sera choqué par le nombre d'annonce de job qui demande d'être bilingue français-anglais. On en vient a se dire que tout le monde ici parle les deux langues parfaitement, que loin d'être une compétence rare, c'est ici la norme et enfin, qu'on est nul et qu'on y arrivera jamais (ça ça arrive plus vite qu'on ne le croie).


Oui mais fort heureusement, il y a un bémol.

Être bilingue, ici, ça ne veut surtout pas dire être bilingue en France. Pour faire clair, quelqu'un de bilingue est entendu ici comme une personne capable de communiquer, d'échanger de l'information dans une des deux langues sans trop de difficultés.

Donc bonne nouvelle : je suis devenu bilingue rien qu'en passant de l'autre coté de l'atlantique. Si j'avais su je serais peut être venu plus tôt.

Règle 5 : lors de l'entretien (ici, l'entrevue), pas trop habillé tu seras

Fini le costard cravate, tombez la chemise (il fallait que je la fasse celle là). Ici, lors de l'entretien, on peut venir un peu comme on veut. L'essentiel c'est d'être clean (on évite piercing, baggy et dreadlocks).

Un petit jean. Un polo bien coupé. Des chaussures de ville sympa. Ça passe très bien. Exception faite dans la banque, par exemple (en même temps on pouvait s'y attendre...) ainsi que dans les secteurs d'activités ou l'apparence joue un rôle important.


A vous,

27 mai 2010

Le Canada ou La vrai definition du maxi format - Le retour

Lors d'un précédent message, on vous avais promis des photos.

Bonne nouvelle, les voici enfin.

Alors récapitulons. Nous disions déjà qu'au Canada, le beurre se vend dans formats divers et variés dont les premiers vont jusqu'à 1.5Kg. La preuve donc en image.



Le lait, c'est un rayon d'une taille monstrueuse...


Ceci dit, les pizzas aussi




bon appétit !!

25 mai 2010

De la gentillesse légendaire des Québécois

Aujourd'hui, le français a pris le métro.

Oui effectivement, c'est difficile de faire plus banal. Le français aurait très bien pu manger une pomme, ça n'aurait pas non plus justifié l'écriture de cet article.

C'est que particulièrement cette fois là, il y a vu quelque chose qui mérite qu'on s'y attarde

Depuis longtemps déjà, bien avant notre départ à l'étranger, je répandais allègrement l'idée que, oui les québécois sont des gens particulièrement amicaux, ouverts, etc. etc.

Eh bien c'est vrai ! Aujourd'hui, j'ai pu avoir la preuve indiscutable de ces relations faciles qu'il est possible d'avoir ici. Et tout ça dans le métro. Si si.

Il y avait là un femme, la trentaine, assise devant moi de l'autre coté de la rame de métro. Un homme monte et s'assit à coté d'elle. Et puis sans que rien ne les lies, ils commencent à parler.

Alors on pourrait croire que c'est comme en France, l'homme est un de ces vieux dragueurs désespérés qui engagent de force la conversion avec toutes les jeunes femmes qui croisent leur chemin. On en voit plein des comme ça et, surtout, on a de la peine pour toutes ces filles qui ont tant de mal à se défaire de ces individus un peu trop collant.

Ici, l'homme était d'apparence normal, genre la quarantaine. Il fait une ou deux remarques à sa voisine. En se tourne vers lui en souriant et ils commencent à discuter. Un instant après, elle se penche en tendant l'oreille et lui demande de répéter ce qu'il vient de dire parce qu'elle n'a pas bien entendu.

Quatre ou cinq stations passent. L'homme se lève. Les deux compères se sert la main et se disent adieu.

Je vois déjà d'ici les maudits français, détracteurs de première ordre, s'exclamer que, c'est évident, les deux se connaissait d'avant. A ceux là je leur répond non ! Impossible ! A en juger par leur expressions on sentait tout de suite qu'il s'agissait là de parfait inconnu. Il y avait cette espèce de réserve, timidité, retenue, sourire gêné caractéristique d'une discussion entre personne qui ne se connaissent pas.

J'en arrête là cette description. Je laisse chacun comprendre ce qu'il voudra de cette scène que je retranscris ici aussi fidèlement que possible. Ma conclusion personnelle et celle qui figure au début de cette texte : les relations entre individus ici sont simples, et ça, c'est agréable.

A vous,

23 mai 2010

Les rues de Montréal

Une ballade pour reconnaitre un peu les différents quartier de Montréal, en vu d'une prochaine installation, mènera un français lambda à apprécier un peu plus la configuration de la ville.

Il pourra, à ce titre, comprendre à quel point une rue montréalaise et une rue parisienne sont différente.

Il va sans dire qu'ici, tout est carré. Malgré la simplicité du tracé de la ville, c'est un peu déroutant au début (un comble... mais quand on a l'habitude de vivre dans un labyrinthe...). Mais finalement on s'y fait vite.

Pour caricaturer, il y a environ trois types de rues ici.

1/ Les artères principales, sans feux pour les piétons et avec des feux pour les voitures placés de l'autre coté de la rue. Il faut comprendre que les feux des voitures servent également pour les piétons (ça aussi c'est assez déroutant).

2/ Les voies "résidentielles" qui n'ont que des panneaux "Stop" (enfin... des panneaux "Arrêt" plutôt).

3/ Les backstreets. On pourrait dire aussi impasse. De toutes petites voies qui passent entre les blocs d'immeubles.

Avançons dans cette description des quartiers de Montréal pour passer sur l'ambiance des rues.

Il faut savoir que les rues sont nombreuses et très larges et les immeubles de petites tailles. Pour comparaison, la densité de population à Paris est de 20 807 hab / km2. Ici elle est de 5 207 hab / km2... Autant dire que cela a un impact très très fort sur l'ambiance générale des rues.

Et cette ambiance, justement, elle est... calme. Très très calme. En particulier dans les voies résidentielles. Certes on peut viser des portions de rues très animés. On trouvera alors des quartiers très similaires à certaines rues de Paris (voire mieux !). C'est le cas en particulier des St Denis et St Laurent (des artères principales d'ailleurs).

Enfin, il est impossible (ou presque) de caractériser une rue. Ça peut paraitre étrange à dire comme cela. À Paris, quand on dit "j'habite dans la rue machin", cela parle tout de suite à qui connaitra un minimum la ville. Ici, il faut préciser l'intersection. "j'habite sur truc et bidule". Comprendre, "j'habite non loin de l'intersection entre la voie truc et la voie bidule".

Avec des rues mesurant très fréquemment au delà des 5km, avec la rue St-Catherine et ses 11 km (la distance entre la porte de Neuilly et la porte de Vincennes - tout ça tracé de manière totalement rectiligne), on comprend mieux pourquoi une rue ne peut avoir de caractère à elle.

J'en termine pour dire qu'en bon parisien. On se tournera forcément vers une de ces quartier très agité pour ici. A moins qu'on se souhaite au contraire, se poser pour un temps au calme. Chacun y trouvera son compte.

A vous,

20 mai 2010

Un après midi au soleil

On travaille, on postule, on regarde un peu les appartements en rêvant d'un jour meilleur quand on aura plein d'argent à dépenser. Tel est la vie d'un expatrié dans ses premiers instants à Montréal (enfin celle d'un français... d'un français comment ?).

Tout cela est bien beau mais alors la vraie vie alors ? La flânerie innocente, le rêve, le bon temps, tout ça...

A Montréal il y a des parcs, des tonnes de parcs même, des kilomètres carrés de verdures, le calme, le repos absolu.

On passe à coté d'un. On se dit : "Viens, et si on se posais là 5 minutes ?"

Et puis on reste des heures.

L'ambiance y est si particulière. À deux pas seulement des grandes avenues où s'agglutinent les voitures, on se trouve assis sur une pelouse épaisse et verte (pas très naturel comme engrais tout ça...) à discuter de tout et de rien, ou simplement à ne rien dire et apprécier le moment.

Le regard porté au loin, un petit air nous caresse le visage. Pas d'odeur de pollution, pas même un soupçon. On regarde autour de soit ou sur une carte et, oui, nous sommes bien au centre ville.

Tant mieux, un métro ou quelques minutes de marche nous porterons bien vite à l'appartement.

18 mai 2010

Twitter

Que personne ne s'affole !

Ci-dessus figure les derniers messages de mon compte Twitter.

Pour ceux qui ne connaissent pas et/ou ceux que ça intéresse, vous trouverez une bonne définition ce que c'est ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Twitter

Vous y trouverez dans tous les cas, une autre façon pour nous de vous donner de nos nouvelles. Des messages plus directs et moins rédigés s'ajouteront donc au contenu déjà visible ici.

Il est bien votre appart ! Oh... c'est juste un petit trois et demi... Un quoi ???

Le français lambda, dont on parle déjà depuis maintenant quelques temps, est quelqu'un qui aime se loger dans des appartements spacieux et lumineux. Dans son pays, c'est un peu le luxe ultime...

Fort heureusement pour lui, il trouvera à Montréal de quoi rassasier cette envie compulsive, si ce n'est maladive.

Il faut dire que le français, tout parisien qu'il est, est capable de se saigner à blanc pour s'offrir quelques petits mètres carrés de salon en plus. Et quand il le fait, il est content de pouvoir vivre dans un 33 m2 au lieu d'un 31m2. Certes il paye 300 euros en plus mais bon... franchement... c'est tellement plus agréable d'étendre ses jambes sans toucher le mur d'en face.

Alors lorsqu'il vient vivre à Montréal, il découvre déjà qu'on est pas très regardant ici sur les mètres carrés. Un peu plus un moins... Seule importe la configuration générale de l'appartement. Hmmmm, c'est louche se dit-il, essayerait-on de m'arnaquer ? Serais-je tombé sur un de ces innombrables propriétaires presque honnêtes que l'on trouve à Paris ?

Eh bien non !

Par configuration générale on entend ici le nombre de pièce. Cependant point ici de F1, F2, etc. Le canadien dans sa logique bien à lui préfère enlever le F (dont j'ai appris récemment qu'il signifie Fonction) et rajouter 1/2.

Le 1/2 c'est pour la salle de bain.

Ah ! donc, c'est simple, un F3 en France, c'est un trois et demi ici en fait ?

Eh bien non !

Lorsqu'il vient vivre à Montréal, le français lambda découvre également que le canadien, toujours dans cette logique qu'on lui connait, compte bizarrement les pièces.

Qu'on ne s'étonne pas alors que, lorsqu'est annoncé un 4 et demi, on se trouve dans un appartement de deux pièces. Pour peu que la cuisine soit américaine et qu'une des chambres soit à peine séparée du salon et on y est. On parle alors d' un faux 4 1/2.

La vérité c'est que chaque 1 additionné correspond à une fonction et non une pièce (finalement c'est nous qui ne sommes pas logique). Donc la cuisine vaut pour 1, le salon aussi, même s'il s'agit en fait d'une seule et même pièce (comme très souvent ici), et ainsi de suite pour les chambres.

Lorsqu'il vient vivre à Montréal, le français lambda découvre enfin les superficies complètement démentes des appartements qui s'offrent à lui. Il se croient dans le tiers monde tellement les prix sont bas, se prend pour un nabab tellement son budget est disproportionné et rêve des appartements luxueux qu'il pourrait se payer.

Eh bien non !

Ici, ce n'est pas le luxe...

C'est normal.

A vous,

PS : nous n'avons pas encore d'appart à nous mais ça ne saurais tarder.

14 mai 2010

La psychose

Le français lambda, lorsqu'il en est au stade où il commence à prendre conscience du fossé culturel qui existe entre la France et le Québec, tout en ignorant totalement sa portée réelle, a tendance à paniquer.

Il panique en particulier lorsqu'il s'agit de communiquer avec un autochtone.

Il panique parce qu'il ne sait pas si le vocabulaire qu'il utilise est compris en face. Ainsi, des mots, des phrases, des expressions simples et banales peuvent se transformer auprès de l'auditeur en un véritable charabia.

Le pire, c'est la confrontation avec le milieu professionnel, qui répond à des codes dont il est impossible de discerner de prime abord s'ils suivent la "doctrine" anglo-saxonne ou française.

Un exemple pour comprendre :

On trouve sur Internet d'innombrables ressources décrivant comment rédiger un CV Canadien. Du moins dans sa forme. Mais pour le fond ? Travaillant dans la gestion de projet informatique, on découvre très vite que des termes aussi classiques (dans la "jargon" du métier bien sûr) que consultant ou ETP recouvrent ici des réalités totalement différentes.

Ainsi, ici, un consultant est un professionnel chevronné ayant des années et des années d'expériences de travail dans un secteur donné. En France, on peut être consultant a n'importe quel âge, dans n'importe quel domaine, indépendamment de son niveau d'expérience. Dire, en tant que jeune diplôme, que l'on recherche un poste de consultant, c'est donc montrer aux yeux du recruteur que l'on est d'une arrogance sans borne...

Un ETP, ou équivalent temps plein, est dans l'administration québécoise une unité de mesure qui exprime le nombre d'années-personnes rémunérées (définition prise sur un site gouvernemental Québecois que je me risquerai pas a expliquer). Rien avoir avec notre outil français d'allocation de ressources sur un projet.

Alors à force d'écrire son CV, on fini par douter de chaque mot. On a la très désagréable impression d'écrire du chinois avec des mots et des phrases dont le sens semble pourtant limpide à nos yeux.

Et impossible de démêler le vrai du faux, le québécois-compatible et le québécois-inconciliable, le français international et le français de France.

Reste que pour apprendre il faut faire des erreurs et se tromper. C'est assez sain comme démarche finalement. Il faut donc se confronter à la réalité du terrain et voir ce qu'il en retourne !!

Cheer up

A vous,

13 mai 2010

Go ! Habs ! Gooo !

Colombe et moi nous nous baladions hier soir dans la rue St-Denis, à peu de chose près l'équivalent de St-Michel (le Boulmiche comme dirons certains). Et là, à intervalles réguliers et dans un parfaite simultanéité, des beuglements de bêtes en provenance des quatre coins de la rues nous parvenais.

Là on se regarde, un peu inquiet. Le canadien aurait-il une face cachée dangereuse et violente ?
Nous décidons par prudence de revenir chez Yannick pour se barricader un peu de tous ces êtres inquiétants.

Sortis du métro, presque arrivés, des klaxons, des hurlements encore plus forts, des gens qui, au travers des vitres des condos (immeubles), gesticulent et hurlent de plus belle.

Et là ! Une inscription sur un bus : Go ! Habs ! Go ! Bizarre...

Rentré au calme de l'appartement, nous faisons la lumière sur tout ça.

Et là, d'un seul coup d'un seul, nous comprenons.

Il y avait déjà sur ces mêmes bus des inscriptions disant : Go ! Canada.

Il y avait ces drapeaux attachés sur 1 voiture sur 4.

Il y avait tous ces gens au McDo qui regardait, comme hypnotisé un match de...

Mais alors ça veut dire quoi gohabsgooo ??

Bon déjà, il faut le dire avec l'accent. Ça donne donc quelque chose comme : Geeeuuoo, HHHHHabzz, Geeeuuooooooo.

Ensuite, l'expression elle même, Habs, est une contraction de Habitants. OK, mais ça ne veut toujours rien dire.

Allez savoir pourquoi, on désigne par Habs l'équipe des Canadiens de Montréal (non, ce n'est pas une équipe de pétanque, il s'agit plutôt du sport national du Canada, ça vous met sur la piste ?).

Oui il s'agit bien de Hockey. Bravo pour ceux qui avant deviné.

Eh bien autant, les Français font la fête quand on met 3-0 au Brésil lors d'une finale de coupe du monde, autant les Montréalais, eux, font la fête pour une demi-final match de hockey de la Coupe Stanley (c'est certainement très important).

Je vous laisse le soin de découvrir à quoi ça peux ressembler :


Donc, oui ! Les Canadiens sont des fous de hockey. Dans tous les sens du terme. Nous avons manqué toutes ces scènes de liesses dans les rues de Montréal, la prochaine fois on sera de la partie !!

A vous,

12 mai 2010

La monnaie

Tout bon Français qui se respecte ne pourra qu'être, pour le moins, dérouté par le système monétaire Canadien.

Parlons déjà de la monnaie elle-même.

Common Wealth oblige (je rappelle que lorsqu'on devient citoyen Canadien on prête allégence à la reine d'Angleterre), les pièces de monnaie suivent ici la même logique légendaire que là-bas, au pays de la Livre du Pennie.

Pour payer, on ne compose donc plus avec des pièces / billets de 1, 2, 5, 10, 20, 50 euros / centimes, etc. A la place, on utilise, des centimes de 1, 5, 10, 25, 50, des pièces de 1 ou 2 dollars et des billets de 5, 10, 20, etc.

Jusque là tout va bien.

Maintenant qu'on on sait que la pièce de 10 centimes est aussi petite que celle de 1, que la pièces de 5 existe en différentes tailles et est toujours à peine plus petite que celle de 25, on fini très vite par s'y perdre.



Parlons aussi du système de carte de paiement.

A l'inverse de la France, l'écrasante majorité des cartes de paiement ici sont des cartes de crédit. Fonctionnant sur la base du crédit permanent (ou crédit revolving pour les connaisseurs), les détenteurs d'une telle carte se voient octroyé une certaine somme d'argent sur leur compte, et ce indépendamment de leurs revenus.

Allez y donc ! Dépensez de l'argent que vous n'avez pas de toute façon vous pourrez le rembourser en (très petites) mensualités.

A ce propos, le téléachat ici propose fréquemment l'achat de marchandises portant sur 48 mensualités ou plus, parfois pour des sommes dérisoires !

Voila j'en termine là sur ce chapitre pour dire Ô combien ce système est choquant pour un Français lambda. Après, à y réfléchir, on peut se dire qu'il suffit de bien gérer son argent...

8 mai 2010

Le Canada ou La vrai definition du maxi format

Le Francais lambda, tout impregne qu'il est de la gatronomie de son pays, est toujours tres curieux de connaitre celle des autres.

Mais qu'on ne s'y trompe pas, il ne s'agit en rien d'une gentille curiosite naive ou d'un sentiment bienveillant a l'egard de ces apprentis cuistot d'un autre monde. Non, si le francais s'interesse a la gastonomie d'un autre pays, c'est bel et bien pour la juger, de toute la hauteur et le prestige que lui offre sa nationalite.

A ce titre, quoi de mieux que de faire un petit tour au supermarche ?

Le Francais, lorsqu'il rentre dans un supermarche Canadien est... hmmm disons... surpris.

Surpris de voir que le lait et l'huile occupe des rayons aussi vastes que nos plus grands rayons d'eau minerales, par exemple.

Surpris aussi que :
- la barquette de beurre se decline dans des formats allant de 250g a 1,5 kilo.
- les bouteilles de coca, elles, ne se vendent que dans un seul format : 2 L
- certaines cereales absolument degeu sont encore et toujours en ventes ici :


- enfin, et pour finir, on trouve des pots de mayonnaise et de moutarde gros comme... hmmm... disons que deux de ces pots pourrait remplir un frigidaire europeen.

Parce que, oui ! Heureusement, les Canadiens ont pense a tout : a gros format de bouffe, gros format de frigidaire. A gros format de frigidaire, gros format de four et de cuisiniere.

Voila, j'arrete la mon expose. Il y a certainement beaucoup a en dire. Je sais que tout cela est difficile a croire et qu'on a du mal a se l'imaginer (c'est un peu comme partir en vacances), c'est pourquoi j'essayerai de vous faire des photos de tout cela... c'est edifiant !

Je conclurai par un petit message aussi d'excuse. C'etait tellement facile de commencer par un article sur les gros trucs au Canada. Qui ne s'en doutait pas ?

A vous,

6 mai 2010

Imminence...

Nous voici à l’aéroport.

Le départ est plus qu’imminent. Nous avons enregistré nos bagages. Pour une fois depuis un mois, nous sommes zen !

Fini donc le stress du départ, les démarches administratives, les déplacements incessants entre Mouffetard, Meudon, Chantilly et Gouvieux. Les moments douloureux (l’arrachement à la famille et aux amis) sont également derrière nous.

Le moral est bon. On part l’esprit tranquille. Nous aurons de toute façon quelques heures de répit, le temps d’un voyage outre-atlantique, pour penser à tout ce qui nous attends là-bas.

Dans ce terminal 3 de l’Aéroport Charles de Gaule, vulgaire hangar tout juste aménagé pour l’accueil des passagers, nous vivons nos dernières heures en France.

On se souviendra toujours de ces derniers moments, du réveil à 6H après 4H de sommeil à peine, de l’aurevoir à la famille et de cette vue splendide sur le Château de Chantilly depuis le taxi.

Allez, c’est parti. Dans deux minutes, nous allons nous lever, passer les portes d’embarquement et voler enfin vers notre avenir...

A vous,

Le grand depart

Nous sommes aujourd’hui mercredi 5 mai 2010. Avec Colombe, nous partons demain au Canada pour ce qui s’annonce être une année riche en expérience de toutes sortes.

En euphorie totale à l’idée de partir ces derniers mois, à la veille de notre départ l’anxiété et le stress a gagné du terrain. Fini donc le «Aaahhhh... quand on sera au Canada...» ou le «tu verras quand on sera là-bas...».

Alors comment se sent-on vraiment lorsque l’on quitte tout pour découvrir totalement autre chose ? Comment se sent-on lorsqu’on part vers l’inconnu sans aucune certitude sur comment sera notre vie là-bas ?

Outre ce fameux stress du départ, comme je l’avais écrit lorsque j’étais partie en Inde, on se sent un peu suspendu entre deux mondes. On a quitté les gens qu’on aimait ici, on ne connait personne encore là-bas. On sait ce qu’on laisse ici, on ne sait pas ce qu’on aura. On se sent donc un peu... non-existant... ou en total devenir...

Parfois on se demande même pourquoi on s’inflige ça. Pourquoi vouloir tout quitter alors qu’on avait un boulot plutôt bien payé, un super appartement rue Mouffetard, une vraie vie ! Alors, dans cas là, on se souviens qu’on s’inflige tout ça parce qu’on en a envie. On s’est dit un jour : «et si on partait au Canada pour y vivre ?» «Ok, allons-y !» Et nous y voila...

Pour l’instant encore en France pour une journée. Nous partons demain à 11H55, le matin. Arrivée vers 15H heure locale, nous verrons à ce moment de quoi il en retourne de s’installer durablement au Canada.

Plus de nouvelles demain et dans les jours à venir !


A vous,