6 juin 2010

Les pharmacies

Colombe et moi, nous fréquentons assidument les pharmacies depuis deux trois jours.

Non, nous ne sommes pas malades. Tout va bien.

La première fois, c'était pour des pinces à cheveux pour Colombe.

La deuxième fois, nous avons acheté une bouteille d'Orangina.

La troisième fois, on voulais envoyer du courrier par la Poste mais il n'y avait personne au guichet.

La quatrième fois, toujours personne au guichet. Après avoir flâné entre les rayons de bonbons, chocolat et autres aliments dont on bien connait les bienfaits sur la santé, on a fini par acheter une barre de chocolat au beurre de cacahuète (j'avais un peu faim... alors forcément).

La cinquième fois, c'était pour de la lessive.

On espère que la sixième fois, on pourra enfin envoyer notre courrier !

A ce stade de la lecture, vous ne comprenez plus rien. C'est normal.

Vous vous demandez peut être si vous avez mal lu, s'il s'agissait vraiment d'une pharmacie. La réponse est oui.

Vous vous demandez alors si toutes ces choses se sont effectivement passées dans une pharmacie. La réponse est aussi oui.

Dans les pharmacies au Québec, on trouve de tout. Mais alors vraiment de tout. Je peux vous dire que plus on y rentre, plus on a envie d'y rentrer tellement c'est du grand n'importe quoi.

Tout y passe. Service d'envoi de courrier, de développement de photos, vente de produit de beauté, de chips, de glaces, de soda, de lessives, de petits électroménagers, de magazines, sans oublier, forcément, la pharmacie (avec des vraies pharmaciens heureusement).

Le plus étrange c'est que, dans une pharmacie québécoise, la pharmacie telle qu'on l'as conçoit en France est un comptoir relégué tout au fond du magasin.

Derrière l'étrangeté de ce phénomène (mais comment un pharmacien peut-il déontologiquement accepter de vendre des produits autre que des médicaments ?) se cache une logique pourtant bien simple...

Le fric.

Bienvenue en Amérique du nord.

Alors pour expliquer ce mystère précisons, déjà, que les pharmacies sont sans exception des chaînes (comme tout le reste finalement). Les pharmaciens qui travaillent là sont donc salariés et si cela les gênent de vendre des bonbons ou autres saloperies dans ce genre, et bien qu'ils aillent voir ailleurs.

Précisons également que, d'un point de vue strictement marketing, faire rentrer autant des gens dans un magasin sans leur faire consommer des produits accessoires, est ni plus ni moins qu'une aberration. On appelle cela du cross-selling (vente croisée ou vente additionnelle). C'est un principe de base dans tout business qui se respecte.

L'article Wikipédia sur le cross-selling vous donnera deux trois détails utiles si vous voulez creuser le concept.

Vu sous cet angle tout devient clair. Ça l'est encore plus si l'on considère la disposition des pharmacies.

Les clients rentrent par un coté du magasin. Le comptoir pharmacie se trouve obligatoirement à l'autre bout. Les caisses, elles, se trouvent stratégiquement placées de manière à former un sorte de triangle avec l'entrée et le comptoir pharmacie.

Avec cette disposition, que l'on trouve d'ailleurs dans toutes les pharmacies sans exception, les clients sont obligés de passer par quasiment tous les rayons du magasin. En vendant absolument de tout, on est presque sûr qu'ils repartiront avec un petit quelque chose en plus de leurs médicaments.


Inutile de préciser quoi que ce soit d'autres. Le reste se passe à la caisse.

Choquant ?

Avec le temps on s'y fait.

Et puis c'est quand même pratique de pouvoir acheter ses médicaments, poster ses lettres, faire développer ses photos et acheter son petit paquet de chewing-gum, tout ça au même endroit.

A vous,

1 commentaire:

Axel a dit…

Outre-manche c'est pareil, pour ceux qui connaissent Boots.

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