18 juin 2010

Aberration en tout genre

On pense souvent du Canada, et plus généralement de l’Amérique du Nord, que là-bas tout est plus en avance, qu’ils sont précurseurs dans les domaines qui font ce que sera demain.

Au risque de décevoir, je dois vous dire que non. La société canadienne est faite, tout comme la notre, de tout un tas de trucs complètement saugrenu, pour ne pas dire parfaitement aberrant (c’est là que le titre de cet article prend tout sens).

J’insiste. Ici, et dans certains domaines de pointe comme Internet par exemple, on se croirait vraiment à Tombouctou.

D’ailleurs, pour ceux qui se sont toujours demandé où est Tombouctou sans jamais oser aller au bout de la démarche, c’est ici :


Agrandir le plan

 Et ça ressemble grosso modo à ça (il parait).







Bref.

Aberration N° 1 : La notation (le rating) des films au cinéma.

Alors là c’est du grand n’importe quoi. Il existe plusieurs échelles, qui cohabitent allègrement ensemble sur les sites spécialisés. En plus de cela, un film garde ad vitam eternam sa notation par rapport à l’échelle en vigueur à l’époque.

Aujourd’hui, les films sont notés comme ceci : G, PG, PG-13, R, NC-17 et NR.

Alors c’est partie.

Le G c’est pour General Audiences. Je ne vous ferai pas l’affront de traduire.

Le PG c’est pour Parental Guidance Suggested (Guidance = dans le contexte c’est contrôle --> Contrôle parentale suggéré) Certains enfant ne devrait pas regarder ce film. Mais lesquelles, on ne sait pas (et ce n’est pas faute d’avoir cherché sur le net).

Le PG-13 c’est pour Parental Strongly Cautioned (Cautioned = non ce n’est pas cautionné, mais alerté --> les parents doivent être alertés par ce film). Ah, ça se précise. Les enfants en dessous de 13 ne doivent pas regarder ce film. Au passage, le G est passé à la trappe. PS-13 aurait peut être été plus logique ?

Le R c’est pour Restricted (littéralement : Restreint / dans le contexte : Public réservé). Comme son nom l’indique, ça veut dire que personne en dessous de 17 ans ne peut regarder ce film. C’était évident.

On arrive à la fin. Le NC-17 c’est strictement la même chose. On peut trouver l’un ou l’autre. Ça dépend de l’humeur du propriétaire du ciné.

Et puis le dernier c’est NR. Vous diriez Non Restricted ? Raté. Il s’agit en fait de Non Rated (non classifié). Et oui, effectivement, on trouve au cinéma des films qui n’ont pas été noté. N’importe qui peut donc aller les voir quelque soit le contenu du film.

Aberration N°2 : Les connexions Internet

Imaginez un monde où vous payeriez 100 euros votre connexion Internet. Pour ce prix, vous êtes en droit d’attendre un service défiant toute concurrence. Internet devrait aller à la vitesse lumière, vous devriez être capable d’appeler dans le monde entier gratuitement et sur votre télé, des milliers et des milliers de chaines devrait s’offrir à vous.

Ça c’est ce qui se passerait normalement en France, étant donné les standard actuels.

Imaginez maintenant, un deuxième monde (effacez le premier si vous n’avez plus de place, on en aura plus besoin).

Dans ce monde, vous payez toujours votre connexion Internet 100 euros. Mais pour ce prix, vous allez vous contentez de quelques méga de téléchargement avec des limitations de trafic mensuel à la mode téléphone portable (sur-facturation si vous dépassez un certain seul de téléchargement), des appels locaux illimités sauf que local ici ça veut dans la ville uniquement (le reste est payant évidemment) et enfin, vous aurez droit à deux ou trois dizaines de chaine thématique (donc inutiles pour la plupart).

Ce monde... et bien oui... c’est le Canada.

Je m’arrêterai là pour aujourd’hui mais sachez qu’il en a plein des comme ça. Ceci dit, il ne faut leur jeter la pierre. Je suis sûr qu’un canadien qui viendrait en France dirait de ce pays que c’est du grand n’importe quoi. Question de culture.

9 juin 2010

Les slogans publicitaires

Parce c'est tellement facile...
Parce ça n'apporte pas grand chose...
Parce qu'au fond, ça ne faire rire personne...

... je m'interdisais toute critique à l'égard du parlé québécois. Aujourd'hui, un peu comme pour dire "c'est l'exception qui confirme la règle", je vais faire une entorse.

Alors j'irai droit au but : j'ai relevé quelques exemples marquants de pubs canadiennes. Je les accompagne des Commentaires Du Français Lambda (CDFL) : une notion qui reviendra certainement souvent par la suite.

Je précise le contexte : l'ensemble de ces phrases sont tirées d'affiches vues dans la rue ou le métro. Elles y sont placardés pèle-mêle sans autre forme de procès.

Slogan 1

"La gomme la plus juteuse du monde" (pub pour une marque de chewing-gum)

CDFL :
beeurrrkkkkk, juteux ? c'est sale pour un chewing-gum !

Slogan 2

"De vrais étudiants pour de vraies réussites" (pub pour une école de commerce)

CDFL :
c'est quand même mieux avec des vraies étudiants que des faux

Solgan 3

"Allez y pour la lime" (pub pour une bière aromatisé au citron ; en anglais lime = citron) 

Solgan 4 (mon préféré)

"Trouvez une clé dans une tablette de Caramilk pour votre chance de découvrir le secret de la Caramilk et de gagner 200 000 $" (pub pour le dernier jeu concours d'une barre de chocolat)"

CDFL :
non, je n'ai pas fait de fautes.
oui, j'ai recopié fidèlement l'affiche.


C'est tout pour aujourd'hui

A vous,

Un message inutile, un vrai !

Le blog s'étoffe. Déjà 23 messages postés en un mois et demi environ.

Pour ne pas jeter à la poubelle les anciens articles, pour les rendre toujours accessibles sous la pile grandissante de mes publications, j'ai décidé de mettre en place un système de label.

Pour l'instant vous trouverez ces quatre catégories de message :
 - Les 'Mais c'est comment en fait là-bas ?'
 - Les inutiles
 - Les personnelles
 - Les séries

Les 'Mais c'est comment en fait là-bas ?' regroupent tous les messages portant sur la culture, la société ou l'organisation de la vie au Canada. C'est un peu la rubrique maitresse de ce blog.

Les inutiles sont des messages... inutiles. Celui que vous lisez en ce moment en est un bel aperçu. Sans intérêt... vraiment...

Les personnelles parlent de nous, Colombe et moi, de ce qui nous arrivent, de ce qu'on ressent dans nos petits cœurs d'êtres humains sensibles.

Les séries sont ces messages éclairs que l'on peut lire et relire facilement. Au diable les grands développements, voici de l'info rapide et concise.

Bonne (re)lecture !

PS : J'ai supprimé l'affichage de mon compte Twitter car, vraiment, malgré tous mes efforts, Twitter... j'aime pas. Désolé pour les addicts.

6 juin 2010

Les pharmacies

Colombe et moi, nous fréquentons assidument les pharmacies depuis deux trois jours.

Non, nous ne sommes pas malades. Tout va bien.

La première fois, c'était pour des pinces à cheveux pour Colombe.

La deuxième fois, nous avons acheté une bouteille d'Orangina.

La troisième fois, on voulais envoyer du courrier par la Poste mais il n'y avait personne au guichet.

La quatrième fois, toujours personne au guichet. Après avoir flâné entre les rayons de bonbons, chocolat et autres aliments dont on bien connait les bienfaits sur la santé, on a fini par acheter une barre de chocolat au beurre de cacahuète (j'avais un peu faim... alors forcément).

La cinquième fois, c'était pour de la lessive.

On espère que la sixième fois, on pourra enfin envoyer notre courrier !

A ce stade de la lecture, vous ne comprenez plus rien. C'est normal.

Vous vous demandez peut être si vous avez mal lu, s'il s'agissait vraiment d'une pharmacie. La réponse est oui.

Vous vous demandez alors si toutes ces choses se sont effectivement passées dans une pharmacie. La réponse est aussi oui.

Dans les pharmacies au Québec, on trouve de tout. Mais alors vraiment de tout. Je peux vous dire que plus on y rentre, plus on a envie d'y rentrer tellement c'est du grand n'importe quoi.

Tout y passe. Service d'envoi de courrier, de développement de photos, vente de produit de beauté, de chips, de glaces, de soda, de lessives, de petits électroménagers, de magazines, sans oublier, forcément, la pharmacie (avec des vraies pharmaciens heureusement).

Le plus étrange c'est que, dans une pharmacie québécoise, la pharmacie telle qu'on l'as conçoit en France est un comptoir relégué tout au fond du magasin.

Derrière l'étrangeté de ce phénomène (mais comment un pharmacien peut-il déontologiquement accepter de vendre des produits autre que des médicaments ?) se cache une logique pourtant bien simple...

Le fric.

Bienvenue en Amérique du nord.

Alors pour expliquer ce mystère précisons, déjà, que les pharmacies sont sans exception des chaînes (comme tout le reste finalement). Les pharmaciens qui travaillent là sont donc salariés et si cela les gênent de vendre des bonbons ou autres saloperies dans ce genre, et bien qu'ils aillent voir ailleurs.

Précisons également que, d'un point de vue strictement marketing, faire rentrer autant des gens dans un magasin sans leur faire consommer des produits accessoires, est ni plus ni moins qu'une aberration. On appelle cela du cross-selling (vente croisée ou vente additionnelle). C'est un principe de base dans tout business qui se respecte.

L'article Wikipédia sur le cross-selling vous donnera deux trois détails utiles si vous voulez creuser le concept.

Vu sous cet angle tout devient clair. Ça l'est encore plus si l'on considère la disposition des pharmacies.

Les clients rentrent par un coté du magasin. Le comptoir pharmacie se trouve obligatoirement à l'autre bout. Les caisses, elles, se trouvent stratégiquement placées de manière à former un sorte de triangle avec l'entrée et le comptoir pharmacie.

Avec cette disposition, que l'on trouve d'ailleurs dans toutes les pharmacies sans exception, les clients sont obligés de passer par quasiment tous les rayons du magasin. En vendant absolument de tout, on est presque sûr qu'ils repartiront avec un petit quelque chose en plus de leurs médicaments.


Inutile de préciser quoi que ce soit d'autres. Le reste se passe à la caisse.

Choquant ?

Avec le temps on s'y fait.

Et puis c'est quand même pratique de pouvoir acheter ses médicaments, poster ses lettres, faire développer ses photos et acheter son petit paquet de chewing-gum, tout ça au même endroit.

A vous,

5 juin 2010

It's gonna be Legend... wait for it.. dary ! Legendary !!

Comme annoncé dans le message précédent, nous allons vivre dans le quartier du plateau.

Mais qu’est ce que ça peut bien être et à quoi ça peut bien ressembler de vivre dans un quartier comme ça ?

Passons déjà en revue les différents quartier qui composent Montréal, par analogie avec ceux de Paris, on devrait vite avoir un aperçu de la configuration générale de la ville.

Il y a déjà ce qu’on appelle le Centre-Ville. C’est essentiellement un quartier d’affaire et de commerces. On pourrait dire que c’est un mix entre La Défense et les Grands Boulevards.

Ensuite, vient le Vieux-Montréal. C’est ici que les premiers colons se sont installés pour fonder Ville-Marie l’ancien nom de Montréal. Pour la petite histoire, on raconte que Ville-Marie a été bâti sur les ruines d’un village iroquois nommé Hochelaga. Cependant, on ignore encore l'emplacement précis de ce village alors qu’on sait précisément où a commencé la colonisation française.

En tant que quartier historique, le Vieux-Montréal est un peu comme notre Île de la Cité. Très touristique et lieu idéal de balade le dimanche.

Ensuite viennent les quartiers typiques : Chinois, Gai, Juif et bien d’autres... Faut-il préciser leur homologue parisien ? Une exception ici : Little Italia, un quartier Italien qui n’as certainement pas d’équivalent à Paris.

Je rajouterai cependant que le « typique » de Montréal n’a vraiment rien à voir avec le « typique » de Paris. Ainsi, on peut se balader dans le 13ème arrondissement et ignorer qu’on est dans le quartier Chinois. Il suffit de faire abstraction du nombre de restaurant Viet, Thaï, au m2. A Montréal, ce serait un peu difficile de faire de même, à moins d’être aveugle.

La preuve en image.


Avant de passer au Plateau, on citera également les quartiers de Westmount et Outremont. C’est là où il y a les gros riches !

Entre les deux, pour s’y retrouver c’est facile. A Westmount c’est les gros riches anglophone. A Outremont, c’est les gros riches francophones. Et puis comme ils parlent français, ils sont quand même un peu moins riches.

Je terminerai cette partie descriptive des quartiers de Montréal par celui qui nous intéresse le plus : le Plateau.

Topographie : c’est plat.

A l’inverse de beaucoup de quartier de Montréal qui ont parfois un relief très marqué (proximité avec le Mont-Royal oblige), le Plateau est un quartier plat comme un pancake. Est-ce là l’origine de son nom ? Je ne saurais dire.

Population : que du beau monde.

Artistes, chanteurs, écrivains, le Plateau est un quartier qui visiblement inspire. Depuis les années 60-70, beaucoup de personnalités notoires comme Michel Tremblay, ou Yves Beauchemin (notoire au Québec, évidemment) y ont élu résidence.

Plus généralement, c’est un quartier résidentiel à (très) forte tendance francophone. Les maudits Français (lambda y compris) adorent s’y installer.

Architecture : beaucoup de caractère.

L’habitat standard du Plateau est constitué de duplexes ou triplexes. Attention, on parle ici des immeubles et non des appartements. Il faut donc comprendre que les bâtissent font un ou deux étages. La particularité ce sont ces escaliers extérieurs en colimaçon qui permettent d’accéder à chacun des appartements. Point ici de parties communes, lorsque l’on passe la porte d’entrée, on est directement chez les gens.

Notes : Je ne connais pas la fille sur la photo, c'est juste un exemple.

Atmosphère et vie de quartier : c’est sympa !

La Plateau est le quartier de Montréal où la densité par habitant est la plus forte. C’est également celui où le nombre de voiture est le plus faible. Tout se fait donc en vélo, et pour ceux qui aiment, en roller !

Qu'on ne s'y trompe pas, même si la densité est forte pour Montréal, on reste loin, mais alors très loin, des standards parisien. A ma connaissance (totalement biaisée et subjective), il n'y a pas d'équivalent à Paris intra-muros tant le calme et la tranquillité y règnent.

Le quartier est traversé par les rues St-Denis, St-Laurent et Mont-Royal qui regroupent, parait-il, les bars, restaurants, cafés et boîtes les plus sympa de la ville (on vérifiera par nous même, c’est une promesse).

Enfin, je précise que le quartier est collé au Mont-Royal. En quelques dizaines de minutes à pied, on se retrouve en pleine nature pour un pique nique au soleil (ok, là, je crois que j'en fait un peu trop).

J’espère que cela vous donnera envie de venir passer quelques jours dans notre futur paradis à nous ! On a hâte d’y être. Rendez-vous le 1er Juillet pour les photos !

Et pour ceux qui se demande qu'est ce que c'est que ce titre bizarre... rendez-vous ici.

A vous,

...une nouvelle vie !

« Le temps n’est pas encore aux affirmations et aux certitudes » disait le dernier message publié sur ce blog. Ce samedi 5 juin, il semble que le temps est venu d’annoncer les grandes nouvelles.

Le match commença ainsi. Une recherche d’appartement, de nombreuses visites, des options prises sur certains.

Et puis un beau jour, la visite d’un appartement sur le plateau (voir message suivant) et quelques tractations monétaires nous ont permis de signer le bail d’un magnifique 4 1/2 à 10 minutes du métro. C’était jeudi dernier à 15H.

Déjà 1 - 0

Ensuite, après un processus de recrutement marathon de 4 entretiens, Colombe a obtenu un job dans d’une société de conseil informatique. Un mois après notre arrivée sur le territoire canadien, on peut saluer l’exploit. C’était jeudi dernier à 17H.

Et 2 - 0

Alors on attends que Guillaume fasse de même. C’est a priori en bonne voie mais on ne sait jamais ce que l’on peut trouver sur son chemin.

Le 3 - 0 n’est pas loin...

A vous,

3 juin 2010

Et ce fut le début d'...

Recommencer une nouvelle vie c’est un peu comme jouer aux échecs. On place ses pions. On manoeuvre. On prévoit ses actes avec trois coups d’avance se préparant à affronter n’importe quelle situation.

Puis viens le temps de l’offensive. On écris des emails, on appelle, on prend contact. Parfois, et même souvent, on tombe sur une impasse. Tout est à refaire. Parfois, des portes s’ouvrent et la partie continue sous un tout nouvel angle.

Tout ce jeu peut durer des semaines, peut être même des mois, avant la victoire : l’échec et mat. Le jour où commence une nouvelle vie, c’est le jour où on l’on trouve un toit à soit pour dormir la nuit, et un travail pour payer son toit.

Alors, quand on sent arriver ce jour, on est fébrile. Tout à l’intérieur de soit fourmille à cette simple pensée. On en rêve. On en parle jusqu’à avoir tout dit. Quand on a tout dit, on recommence. Toutes nos pensées sont mobilisés vers ce moment unique.

Colombe et moi, nous sentons très nettement arriver ce jour... Je n’en dit pas plus pour le moment.

On dit souvent : quand on change de situation, on sait ce qu’on laisse, on ne sait pas ce que l’on trouvera. Alors comment juger du bien fondé de sa démarche ? Comment peut-on rationnellement se dire que ce que l’on est en train de faire est bien.

La réponse est toute simple et n’a rien de rationnelle : on l’a fait parce qu’on en a envie.

Oui, en avait envie de venir au Canada. On avait des espoirs, des rêves. On se voyait bien vivre là-bas, tout en ne sachant rien ou presque ce que c’est que vivre au Canada.

Aujourd’hui, et puisque le jour où l’on commence une nouvelle vie semble être si proche, Colombe et moi avons presque résolu tout nos mystères. Nous savons presque ce que nous allons trouver ici. Nous allons vraisemblablement connaitre ce que c’est que de vivre au Canada.

Mais encore une fois, je n’en dis pas plus pour le moment.

Le temps n’est pas encore aux affirmations et aux certitudes.

A vous,